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this post was submitted on 22 Jan 2024
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founded 1 year ago
MODERATORS
La certification bio m’apporte une plue value quand je fais de la revente, puisqu’elle est exigée pour vendre à des magasins bio (biocoop,…). Pour mes clients c’est certes un argument de vente, mais je suis en vente directe à la ferme, donc même si j’avais pas le label, les gens aurait probablement confiance puisqu’ils voient comment je travail.
Ne pas se certifier, et tout cas sur des modèles maraîcher, pour des questions de coûts est un non-sens. La certification me coûte environ 400€ Par an (pour quelqu’un de plus grand, en maraîchage diversifié ça doit probablement monter à 1000€ max), mais ça donne accès à des aides PAC (100-200€, c’est pas la gloire), ça bonifie les aides à l’installation (la on parle de plusieurs milliers d’euros, suivant région, mais une seule fois), et surtou au crédit d’impôt bio, de 3500€ (bientôt 4500€) par an ! Donc la certification est vite remboursée.
Pour moi, il y a 2 types de maraîchers (je parle de maraîcher, parce que je ne connais pas les coûts de certification de systèmes plus grand comme en grand culture, ni les aides en correspondantes) qui disent être dans les clous mais pas vouloir payer le contrôle bio : Soit ceux qui sont très engagés, notamment avec déjà une certification nature et progrès (bien plus stricte que la certification AB, et qui a beaucoup plus de sens à mon avis), et qui veulent pas faire la certification AB souvent car ils sont très critiques du laxisme de celle ci.
Soit ceux qui sont “comme en bio” mais qui veulent quand même se laisser la marge de manœuvre de traiter en cas de problème (sachant que en bio on a quand même déjà tout une panoplie de produits qui sont autorisés, même si évidemment c’est plus du désinfectant comparé au napalm que les conventionnels utilisent…)
C’est ma seule activité rémunérée (garder son enfant ou rénover du bâti ancien pour soi même, c’est malheureusement pas rémunéré 😛)
L’agriculture est en effet un domaine où on se lance pas pour gagner beaucoup de sous, encore moins si on veut faire des trucs éthiques. Mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas en vivre décemment. Pour moi, le plus simple pour un nouvel entrant est effectivement de faire un petit modèle (si on a pas de terres et se matériel dont on herite) car ça permet de limiter les investissements. Le maraichage c’est donc un des domaines où c’est faisable sur petites surfaces. Mais on voit aussi des formes d’élevage sur très petites structures, ainsi que des vignerons qui font tout à la main et qui s’en sortent. Pour donner un ordre d’idée, je produit assez sur mon modèle pour remplir 30 paniers hebdomadaires a 15€ pièce 40 semaines par an. Donc si j’avais 30 clients, ça me ferais 18000€ de chiffre d’affaire, pour en face 9000€ de charges (je pourrait essayer de les squeezer a 8000€ mais pas beaucoup moins, en tout cas pas en cotisant plein pot à la sécu). En rajoutant environ 5000€ d’aide par an (principalement le crédit d’impôt bio, et un peu de PAC) ça donne un revenu disponible de 14 à 15000€, soit pas loin d’un SMIC. (En vrai, actuellement je n’ai pas encore réussi à réunir 30 clients, et donc je suis plus sur un revenu de l’ordre se 800-1000€ par mois) Je rajouterais que cela ne compte pas les aides sociales, ni les apports en nature (je paye pas mes légumes) ou les avantages du métier (je bosse chez moi, donc pas de frais de déplacement, je suis pas imposé sur mes bénéfices,…) Par contre, c’est pas le cas de tout le monde, et je connais beaucoup de maraîchers qui galèrent (d’ailleurs un grand nombre de ferme arrêtent dans les premières années). Je dirais que ce qui est important, c’est avant tout de bien avoir réfléchit son modèle au départ, notamment niveau économique (trop de maraîchers ne comprennent rien à la comptabilité), d’être organisé et de suivre son plan (tout en étant capable de s’adapter aux imprévus), mais aussi d’avoir un capital se départ (comme pour tout dans la vie. Un budget microferme en mode “je galère pas trop mais je regarde bien les dépenses” c’est 40000€ matos plus terrain minimum. Et à mon avis, en dessous de 20000€, vaut mieux attendre d’avoir mis des sous de côté plutôt que de galérer avec du matos pourri pendant des années)
On est absolument pas autonome en légumes en France. Au sortir de la guerre, une grande hantise a été se ne plus jamais revivre le rationnement et le manque, et on a donc transformé le système agricole avec pour objectif l’autonomie alimentaire. Sauf que évidemment les gros céréaliers se la Beauce on pris le pouvoir des institutions agricoles et on infléchis les textes directeurs du gouvernement pour que l’autonomie alimentaire soit calculée et calories. Donc maintenant, on surproduit du blé de ouf que l’on exporte, et on est pas du tout autonome en fruits et en légumes, entre autre, mais on considère sur tout va bien. Pour moi, il faut réduire les surfaces en grandes cultures (notamment blé et maïs) pour rééquilibrer la production avec la consommation intérieure.
Je ne pense pas sûr mon modèle soit LE modèle, même si je suis persuadé que l’on pourrait être beaucoup plus sûr ce modèle. Comme pour beaucoup de choses, il n’y a pas LA solution, mes un ensemble diversifié de solutions. Mon modèle, même si très optimisé dans votre système actuel, a quand même des lacunes, et on en verrait les limites à trop grande échelle. Je pense qu’il y a des modèles mécanisés qui sont très bien, et mécanise ne veut pas dire grand. Un maraîcher diversifié bio en mécanise c’est généralement autour de 1ha, ça reste des petites fermes, mais qui peuvent produire efficacement certaines choses qui me demanderai trop de travail à produire en grande quantité (patates entre autre…) Par contre je pense que les très grands modèles sont à bannir. Le problème actuellement, c’est que les modèles petits à moyens sont coincés car ne pouvant pas être aussi optimisés niveau charges et commercialisation que les très petits, mais ne pouvant pas suivre niveau prix les gros et tres gros modèles. Donc ce qu’on observe, notamment au niveau des terres agricoles, c’est majoritairement un agrandissement des très grosses fermes , la disparition des fermes moyennes, et l’apparition progressive de quelques très petites fermes qui arrivent à tirer leur épingle du jeu